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Jemael Martial, du journalisme sportif au métier d’agent de joueurs

À 26 ans, Jemael Martial a connu plusieurs étapes dans sa carrière professionnelle. Désormais agent licencié, il apporte de la fraîcheur et une autre vision sur le métier d'agent de football.

Par Yam dans Blog

À 26 ans, Jemael Martial a connu plusieurs étapes dans sa carrière professionnelle. Désormais agent licencié, il apporte de la fraîcheur et une autre vision sur le métier d'agent de football. 

Jemael Martial, du journalisme sportif au métier d’agent de joueurs

Quel est ton parcours ? 

Jemael Martial : Jemael Martial, 26 ans, je suis agent sportif FFF. Avant d’être agent j’ai obtenu une licence puis un master en journalisme sportif à l’ESJ Paris. Par la suite, j’ai travaillé durant 4 ans chez Bein Sport où j’ai couvert de grosses compétitions en tant qu’assistant chef d’édition. 

Comment est venue cette envie ? Et quel est ton cursus ? 

Jemael Martial : Lors de ma licence en journalisme, j’avais réalisé un devoir sur les agents sportifs et j’avais interviewé ceux qui étaient amenés à les côtoyer, les joueurs de football, les directeurs sportifs ainsi que les journalistes. Après cela je me suis dit que ce métier d’agent sportif m’intéressait beaucoup et qu’il me correspondait. 

De base, j’étais plus un fan de football que de journalisme, mais j’étais très intéressé par les coulisses de ce sport. Je me suis renseigné pour devenir agent et j’ai découvert le fonctionnement. J'ai ma licence d'agent de joueurs de football depuis octobre 2020. 

Comment un jeune fait pour s’implanter et se différencier dans ce métier d’agent ?

Jemael Martial : Ma réflexion lorsque j’ai débuté a été la suivante : « Qu’est ce que je peux amener de différent par rapport aux autres » ? Moi je suis guadeloupéen, j’y ai vécu jusqu’à mes 18 ans. Je me suis dit qu’en Guadeloupe il y avait un vrai vivier de joueurs donc pourquoi aller chercher des joueurs en Île-de-France ou ailleurs ? Pourquoi je ne prendrais pas les joueurs de chez moi ? 

J’avais cette volonté en devenant agent d’aider mes petits frères, d’aider au développement et au rayonnement de mon île. Mon créneau est de travailler avec des jeunes joueurs venus de Guadeloupe. 

Mon premier joueur est un 2007, Anddrys Solvet (Stade de Reims). Depuis je tente de trouver le ou les deux meilleurs joueurs par génération pour les accompagner. Je savais que si je parlais aux clubs, de joueurs venus d’Île-de-France ou de France ils allaient les connaître. J’ai décidé de me consacrer aux jeunes. Il n’y a pas d’histoire d’argent, c’est un développement et une création de carrière. Quand tu as de bons joueurs, le réseau se crée naturellement. 

Tu comptes continuer sur cette lancée ? Ou peut-être avoir des joueurs plus expérimentés à ta charge ? 

Jemael Martial : Dans mon ancienne société il y avait ce volet là, mais dans ce métier il y a quelque chose qu’on appelle l’expérience. Quand un joueur expérimenté me dit « tu vas m’apprendre quoi » ? Je peux l’entendre et le comprendre. Quand je travaille avec un jeune joueur de football, je suis plus âgé que lui mais on garde une certaine proximité dans les codes. J’ai un rôle de grand frère. 

Le foot c’est du business, de l’argent mais je suis un passionné des histoires de vies et de la création de carrière et du côté humain dans le métier d’agent. J’exerce depuis trois ans et je n’ai toujours pas touché d’argent via ce métier. Je reste passionné et heureux lorsque je vais sur les terrains. J’accompagne le joueur humainement, sur le développement de son image et de sa carrière. 

SuperNova Management en quelques mots ?

Jemael Martial : J’ai rejoint SuperNova Management il y a environ 8 mois et avec l’expérience que j’ai acquise, je m’occupe de joueurs professionnels comme Jordan Leborgne (Versailles) ou Alexis Martial qui évolue en National 3. Aujourd’hui j’ai moins d’appréhension qu’auparavant, je peux donner des conseils à mes joueurs. Je suis bien entouré, on me transmet des conseils qui me permettent d’être bon. Sur un plan personnel, être au moins la référence des jeunes venus de Guadeloupe en termes d’agent c’est mon objectif. 

Jemael Martial
Jemael Martial

Quelle est ta plus-value en tant qu’agent ? 

Jemael Martial : La chose qui compte c’est ton joueur, peu importe qui tu es ou ce que tu as fait. Dans ce métier on me parle parce que j’ai un bon joueur. Aller en Guadeloupe ça coûte de l’argent, tu envoies ton scout, il ne sait pas vraiment où se rendre, il va peut être aller au Pôle Espoirs, il aura qu’une semaine. Je suis guadeloupéen, je n’ai rien à payer, je prends mon billet en charge et là-bas je me déplace. On est tous les deux gagnants parce que je vous fais gagner du temps, parce que je sais cibler où est le talent de la génération. Le deal c’est que je vous l’amène et que vous acceptiez de le prendre en essai. 

Quelles sont les qualités qu’un agent doit avoir selon toi? 

Jemael Martial : Le mot le plus important pour un agent c’est la polyvalence ! Il ne faut pas être expert dans tout mais il faut avoir des notions dans chaque domaine. Que ce soit au niveau de la gestion de patrimoine, de la préparation physique, de la gestion d’image, comment fonctionne le marché etc.. Il faut être polyvalent dans la gestion de ses joueurs et l’autre mot fondamental, c’est la disponibilité ! 

Quel message pour les futurs agents ? 

Jemael Martial : Aujourd’hui je travaille dans le foot et j’espère que le foot va un jour me permettre de vivre. C’est mon but ultime. Vivre de sa passion te rend heureux. Je travaille avec des personnes qui vivent de ce métier. C’est d’un côté bluffant et d’un côté cela montre que c’est possible. C’est un métier à risques. « Un coup de poker nous rendra riche, mais le poker ce n’est pas une science exacte même si tu es fort. » 

Ce que j’ai à dire aux futurs agents, c’est si tu veux faire ce métier, c’est un concours que tu prépares en 6 mois / 1 an.

Assure toi une source de revenus qui te permette d’être stable et de ne pas faire les choses dans la précipitation. Quand tu travailles à côté pour ton football, tu n’es jamais guidé par la faim et on sait que la faim justifie les moyens mais quelques fois les moyens ne sont pas bons. 

Aujourd’hui j’ai calculé mon business plan et ma carrière comme ça si demain mon petit ne sort pas, même si je mets tout en œuvre pour cela, nous ne sommes à l’abri de rien (blessure, changement d’agent). Demain si tu as tout basé autour de lui, tu peux  rapidement être en difficulté. Ça ne veut pas dire que tu es un mauvais agent ou que tu travailles mal. Les agents décident de tout sauf de ce qu’il se passe sur le terrain. On peut l’aider à ce qu’il soit meilleur, en lui enlevant certaines préoccupations mais au final, c’est le joueur qui prend ses responsabilités ou non. La chose la moins sûre c’est l’humain. Assurez-vous d’avoir une source de revenus, cela permet d’être serein et de travailler en toute tranquillité. 

Comment as-tu rejoint SuperNova et quel est l’apport d’être dans cette structure ? 

Jemael Martial : Dans le métier d’agent tu ne peux pas prendre de pause car ton joueur est là et attend des réponses. Rejoindre cette structure m’a apporté de l’expérience car c’était un point faible chez moi. Quand tu passes ton concours et que tu apprends les notions de droit c’est bien, mais tant que tu as pas négocié un contrat, tu ne sais pas réellement ce que c'est. Cependant j’avais un projet novateur et ficelé. 

J’avais fais une interview pour un autre média qui avait bien tourné sur Instagram. Morgan Nierfeix et Jennifer Mendelewitsch, fondateurs et associés de SuperNova Management, ont vu l’interview et ont apprécié mon discours. J’avais besoin d’expérience je le répète, quelqu’un est intéressé par ton profil et d’un autre côté tu apportes une plus-value donc ça convenait à tout le monde.

Je suis convaincu que si tu fais les choses dans le bon ordre, sans être attiré par des aspects nocifs, tu peux atteindre tes objectifs, et devenir agent. 

Je fais ce travail dans un premier temps pour aider les jeunes. Aider un jeune frère à devenir professionnel en le prenant de Guadeloupe. Je sais que si 2 ou 3 joueurs sortent professionnels les clubs vont se poser des questions, ils viennent d’où etc, ils seront tentés de venir plus tôt en Guadeloupe. Au-delà du projet personnel de devenir un agent référencé, il y a un projet global, d’avenir et un projet pour mon île. Je sais que si ça fonctionne j’aurais atteint mon objectif en tant qu’agent, en tant qu’homme et en tant que guadeloupéen. 

Interview menée par Abdelwahab Hamed pour SportsAgent Institute le 15 mars 2022.

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